Marcher, bouger, tenir des objets tout cela est possible grâce aux articulations. Soumises à des forces importantes tout au long de la vie, elles subissent des traumatismes, sans compter les pathologies qui peuvent abîmer les articulations et notamment le cartilage. C’est le cas dans l’arthrose, une maladie qui véhicule encore bien des idées fausses.
Ce que l’on croit savoir
« L’arthrose est due au vieillissement naturel du cartilage » : FAUX
Plutôt à une usure prématurée qui résulte de l’association de plusieurs mécanismes et de plusieurs facteurs. Certes, l’arthrose est plus fréquente quand on vieillit, mais tout le monde n’en souffre pas. On estime que 35 % des arthrosiques ont commencé à avoir mal avant l’âge de 40 ans. Ce qu’on fait subir à ses articulations compte sans doute plus que l’âge.
« L’arthrose ne touche pas toutes les articulations » : FAUX
Elle peut toucher l’ensemble des articulations du squelette, avec des conséquences socio-économiques extrêmement importantes.
« Il faut bouger le moins possible » : FAUX
Au contraire, il ne faut pas s’économiser et entre les poussées, garder une activité physique pour conserver une tonicité. C’est aussi l’un des moyens de prévenir l’arthrose. L’idéal : les sports dans l’eau, le rameur, le vélo… à condition de s’arrêter dès que la douleur apparaît.
L’arthrose en chiffres
L’arthrose est la plus fréquente des maladies articulaires. Ainsi, l’on estime que 9 à 10 millions de personnes souffraient d’arthrose en France en 2003, avec un coût annuel de l’ordre de 1,6 milliards d’euros. En termes de coût, on situe habituellement l’arthrose au deuxième rang des maladies chroniques, après les affections cardiovasculaires, ce qui fait qu’elle représente un véritable problème de Santé Publique dans les pays développés.
Ce qu’il faut retenir
L’arthrose est une forme de rhumatisme.
L’arthrose se caractérise par l’accélération de la destruction du cartilage et une diminution de sa capacité à se renouveler.
Il n’y a pas une, mais des arthroses.
Même si toutes ont les mêmes symptômes, l’origine diffère : métabolique, génétique, dégénérative, traumatique… Pour que l’arthrose se déclare, il faut un terrain favorable et des contraintes ou sollicitations excessives répétées (surpoids, entorses à répétition mal soignées, sport de haut niveau, couture, clavier…).
L’activité sportive est bénéfique pour l’arthrose
Elle permet de stimuler le cartilage, de lutter contre les mauvaises postures et de limiter la fonte musculaire. Elle est encore plus efficace quand elle est pratiquée de façon progressive, modérée et adaptée à la douleur. Quand l’arthrose est déjà développée, les sports à pratiquer sont ceux qui sollicitent le moins les articulations comme le cyclisme, la natation ou la course à pied.
Une douleur inévitable
Le principal symptôme est incontestablement la douleur qui apparaît à l’effort, à l’appui et cède au repos. Au début, elle ne se manifeste que pendant la journée. Ensuite, les poussées inflammatoires s’installent, traduisant la réaction de la synoviale pour éliminer les déchets dus à la destruction du cartilage. La douleur devient alors aussi nocturne et le dérouillage matinal est de plus en plus long. S’ensuit une raideur articulaire plus ou moins handicapante.
Tous les espoirs des malades reposent sur la recherche, afin de trouver enfin des traitements efficaces pour ralentir le développement de la maladie et surtout régénérer le cartilage. Pour y parvenir, il faut d’abord comprendre tous les mécanismes de cette affection, d’où la nécessité de multiplier les recherches, mais aussi de travailler en synergie. C’est tout l’intérêt du lancement du réseau de recherches ROAD, un projet mené par la Fondation Arthritis, qui réunira sept unités de recherche françaises.