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Il existe des épidémies bruyantes, faisant prendre conscience brutalement au monde entier de notre fragilité face à la maladie, remettant en cause le fonctionnement même de nos systèmes de soins, de notre économie, de nos relations qu’elles soient professionnelles ou privées. Ces prises de conscience brutales transforment nos sociétés aussi pour les rendre meilleures, résilientes, et nous font innover.
Mais il en existe d’autres, insidieuses, à bas bruit, peu visibles, mais qui pour autant peuvent envoyer nos sociétés dans le mur si l’on n’y prend garde du fait des coûts astronomiques en santé publique qu’elles entrainent et des dommages en termes de qualité de vie qu’elles provoquent.

Réveiller les consciences du public, des décideurs, des médias de l’existence même de ces épidémies « à bas bruit » est de notre responsabilité. Les données épidémiologiques les plus récentes nous confirment que la prochaine épidémie de ce type sera celle des rhumatismes et maladies musculosquelettiques : première cause de handicap au monde, en France elle est à l’origine de 87 % des maladies professionnelles, de la 2ème cause d’arrêt maladie, de 2 mds€ de coûts directs pour les entreprises, de 100000 prothèses de genou par an, de 4000 enfants et 600000 adultes frappés par un rhumatisme inflammatoire chronique, de 6 millions de personne souffrant d’arthrose. Toutes ces maladies non seulement altèrent la qualité de vie mais également peuvent augmenter la mortalité de 50% par la sédentarité qu’elles provoquent.

Des vaccins existent pour éviter certaines épidémies. Investissons vite et fort dans la recherche pour stopper celles dites « à bas bruit » qui sont en train de ravager nos sociétés.

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FRANCIS BERENBAUM
Membre du Conseil d’Administration de la Fondation Arthritis
Hôpital Saint-Antoine, Paris