Des chercheurs anglais en économie de la recherche ont récemment étudié la rentabilité des dépenses de la recherche sur les maladies musculo-squelettiques en Angleterre. Ils constatent que les patients atteints de maladies musculo-squelettiques représentent jusqu’à 20% des consultations chez le médecin généraliste et coûtent 5 milliards de livres au système de Santé ; alors que seulement 3% de l’effort de recherche sont consacrés à ces pathologies contre 20% pour les cancers.
La dépense totale de recherche sur les maladies musculo-squelettiques de 1978 à 1997 fut de 1,4 milliards de livres. Sur la période de 1994 à 2013, les interventions clés de santé sur ces maladies ont produit un bénéfice monétaire net de 16 milliards de livres. La proportion de ce bénéfice attribuable à la recherche du pays est estimée à 30%.
En d’autres termes, un effort de recherche pendant une vingtaine d’années produit au bout d’une quinzaine d’années un bénéfice 3,5 fois supérieur à l’investissement initial. De plus, ce bénéfice se poursuit indéfiniment. Les arthrites inflammatoires comptent pour plus de la moitié de ce bénéfice, notamment grâce à la découverte du traitement anti-TNF.
En France, les efforts de recherche soutenus par la Fondation Arthritis ont permis d’aboutir au test de diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde. Ce test permet de gagner des mois, voire des années de dégradation articulaire permettant des économies de coût de santé importantes.
La dernière enquête menée par l’Ifop pour le compte de «Ensemble Contre les Rhumatismes» montre qu’un français sur deux souffre actuellement d’une maladie articulaire, et il s’agit du premier motif de recours aux soins et d’arrêt de travail.
Une augmentation de l’effort de recherche sur les maladies musculo-squelettiques devrait donc aboutir à un gain économique considérable pour notre pays ; argument à faire valoir auprès de nos décideurs politiques.
Pour en savoir plus:
Estimating the returns to United Kingdom publicly funded musculoskeletal disease research in terms of net value of improved health outcomes. Glover et al. Health Research Policy and Systems (2018) 16:1