Résultats du projet MIRIAD

Le projet MIRIAD est un projet soutenu par la Fondation Arthritis en collaboration avec Clarins à hauteur de 1,5 M€. Ce projet porté par le Pr. Maxime Bréban, de l’Hôpital Ambroise-Paré, en collaboration avec une équipe de l’INRA, porte sur le rôle du microbiote intestinal dans les rhumatismes inflammatoires chroniques.

Le projet MIRIAD s’est proposé d’étudier le rôle de la composition de la flore bactérienne intestinale dans le déclenchement et/ou l’évolution de spondyloarthrite (SpA) et la polyarthrite rhumatoïde (PR). Récemment, et afin de déterminer le rôle du microbiote intestinal, l’équipe de Maxime Bréban a comparé la composition bactérienne de la flore intestinale chez des patients atteints de SpA et de PR avec des témoins familiaux sains.

Cette étude a tout d’abord pu révéler une raréfaction de la diversité microbienne chez les patients atteints de SpA et de PR comparativement aux témoins sains. Dans le but d’établir une signature robuste de la dysbiose* intestinale dans la PR et les SpA, les chercheurs ont séquencé les fragments d’ADN bactérien présents chez les patients atteints de SpA, de PR et chez les témoins sains.

D’une manière très intéressante, les résultats ont montré la présence d’une forte proportion de bactéries Ruminococcus gnavus (R.gnavus) dans la flore intestinale des patients atteints de SpA comparativement aux patients atteints de PR et aux témoins sains. La présence caractéristique de cette bactérie, connue pour son rôle pro-inflammatoire s’est révélée associée à l’activité de la spondyloarthrite chez les patients.

Ces premiers résultats ont permis d’identifier une dysbiose* spécifique de la spondyloarthrite et suggèrent des liens entre terrain génétique, microbiote intestinal et inflammation dans le contexte de la SpA, ils ont été publiés dans la prestigieuse revue scientifique Annals of the Rheumatic Diseases en juin dernier.

L’équipe de Maxime Bréban poursuit actuellement l’étude sur une plus grande cohorte de patients dans le but d’élucider les mécanismes d’interactions entre dysbiose intestinale, inflammation articulaire et intestinale.

 

*dérèglement de la flore intestinale

Pour en savoir plus : Breban M, et al. Ann Rheum Dis 2017;0:1–9.doi:10.1136

Les avancées du projet MIRIAD

Pour explorer ce lien, l’équipe du Pr. Maxime Bréban, de l’Hôpital Ambroise-Paré, en collaboration avec une équipe de l’INRA, a séquencé des fragments d’ADN bactériens retrouvés dans les échantillons de selles de patients atteints de SpA en comparaison d’échantillons provenant de sujets sains. Le chercheur souligne que «le premier résultat important de notre étude est d’avoir constaté une raréfaction de la diversité microbienne ; ce qui pourrait faire le lit de beaucoup de pathologies. Le déséquilibre de la flore intestinale (dysbiose) est en particulier caractérisé par la présence importante de la bactérie Ruminococcus gnavus. L’activité de la SpA est également corrélée avec la proportion de Ruminococcus gnavus retrouvée dans les selles.»

Ruminococcus gnavus est une bactérie commensale habituelle de l’intestin. Cette bactérie clive et dégrade le mucus intestinal qui protège l’épithélium intestinal de l’action des bactéries. En cas de surabondance de cette bactérie, la dégradation trop importante du mucus pourrait engendrer une inflammation au niveau de l’épithélium intestinal. Quel lien alors avec les maladies articulaires telles les SpA ? Les chercheurs émettent deux hypothèses : une première possibilité serait que la production de médiateurs de l’inflammation au niveau de l’intestin agisse via la circulation sanguine sur la zone d’attache des ligaments à l’os (l’enthèse), touchée par l’inflammation dans les SpA. Des lymphocytes T spécifiques de l’enthèse pourraient réagir aux médiateurs et déclencher l’inflammation articulaire. La seconde hypothèse est que l’inflammation intestinale pourrait engendrer une plus grande perméabilité intestinale, qui favoriserait le passage de débris microbiens ensuite véhiculés jusqu’aux articulations.

Ces résultats importants s’inscrivent dans le cadre du projet MIRIAD ; projet soutenu par la Fondation Arthritis en collaboration avec Clarins sur une durée de 3 ans pour un budget total de 1,5 M€.

Pour en savoir plus

Breban M, et al. Ann Rheum Dis 2017;0:1–9. doi:10.1136/

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