interview
Pouvez-vous vous présenter à nos donateurs ?
Curieuse depuis ma petite enfance, j’ai toujours aimé résoudre des énigmes et relever des défis. Bien que passionnée depuis toujours par la biologie, les pouvoirs et les mystères du corps humain, le métier de chercheur ne m’est apparu comme une évidence que très tard dans mon parcours. Ma passion pour la biologie vient de ma fascination pour le développement et le fonctionnement des tissus et organes qui composent le corps humain, structure complexe qui trouve son origine dans une seule cellule. A côté de ça, je me suis toujours passionnée pour les langues étrangères. Très jeune, mes parents m’ont donné la possibilité de faire des séjours linguistiques à l’étranger ce qui m’a donné le goût du voyage, de la découverte, de la communication et de l’échange. Ainsi lors de mon premier stage de Master à l’IGMM, j’ai réalisé que je pouvais conjuguer tous mes centres d’intérêts avec le métier de chercheur. Je n’avais alors plus qu’une idée en tête : devenir chercheuse. Suite à l’obtention de mon diplôme de Docteur en 2005, j’ai fait un post-doctorat au NIH aux États-Unis et en 2009, j’ai été recrutée comme chargée de recherche à l’INSERM. Depuis 2014, je dirige un groupe de recherche de 14 personnes.
Quel est votre parcours ?
En février 2002, j’ai fait LA rencontre professionnelle qui a changé ma vie : celle de Christian Jorgensen, mon directeur de thèse. J’ai eu la chance de rejoindre son équipe pour réaliser ma thèse de Sciences. Cette équipe, dynamique et talentueuse, était composée – à l’époque – exclusivement de femmes brillantes. J’ai été séduite par son mode de fonctionnement interactif, solidaire, performant, efficace et bienveillant. Danièle Noël, ma co-directrice de thèse, m’a initiée à la biologie cellulaire une de mes disciplines de prédilection. Nous avons été parmi les premiers au monde à découvrir les propriétés immuno-régulatrices des cellules souches mésenchymateuses (MSC) qui sont aujourd’hui utilisées dans près de 1 000 essais cliniques.
Forte de cette expérience, j’ai fait le choix de faire mon post-doctorat au NIH à Bethesda, de 2006 à 2008, dans le laboratoire de Rocky Tuan, expert dans les domaines de l’ingénierie tissulaire et de la médecine régénératrice. Ce séjour américain est à l’origine d’un nouvel axe de recherche que je développe avec mon groupe et qui a pour but d’identifier les bases moléculaires et cellulaires de la régénération tissulaire chez les vertébrés.
Sa Recherche
Farida travaille sur l’arthrose.
L’arthrose (OA) est la maladie articulaire dégénérative la plus fréquente. Les thérapies à base de cellules souches mésenchymateuses (MSC) ont donné des résultats prometteurs pour le traitement de l’OA. Cependant, les MSC présentent après injection un très faible taux de survie et de greffe. Récemment, mon groupe a montré que le niveau d’expression du facteur PPARb/d prédit le potentiel des MSC à contrôler la réponse immunitaire et que son inhibition augmente le pouvoir thérapeutique dans l’arthrite expérimentale. Ainsi, considérant l’effet thérapeutique des MSC dans l’OA et le rôle de PPARb/d dans les propriétés immuno-régulatrices des MSC, les objectifs de mon projet sont les suivants :
- déterminer le niveau d’expression de PPARb/d dans les MSC de patients arthrosiques et de donneurs sains,
- déchiffrer le rôle de PPARb/d sur la capacité des MSC à protéger la fonction des cellules du cartilage articulaire et
- étudier le rôle de PPARb/d sur les propriétés anti-OA des MSC.